Michel Rabagliati, c’est l’homme derrière Paul, le personnage central de la série de bandes dessinées couronnée de succès aux quatre coins du monde. Les aventures paisibles de Paul se déroulent tantôt dans le métro de Montréal, tantôt à la campagne, tantôt au bord d’un étang de pêche. Distillant un charme infini, l’œuvre de Michel Rabagliati est publiée en français aux éditions de La Pastèque, et traduite en plusieurs langues (dont l’anglais aux éditions montréalaises Drawn & Quarterly). L’auteur nous parle de son Montréal.
Emploi : Auteur de bandes dessinées
Quel est votre passe-temps favori (et pourquoi)? Chanter en chorale. C’est une activité que j’adore. Premièrement la chorale me fait sortir de chez moi, ce qui est bon, car sinon je resterais attaché à ma table à dessin durant des mois sans m’en rendre compte. Deuxièmement, chanter en groupe provoque une immense satisfaction. Travailler l’harmonie commune et faire vibrer des voix humaines est une expérience assez unique. Qui sait? Le chant serait peut-être la solution aux guerres et aux déchirements de ce monde.
Depuis quand êtes-vous un Montréalais? Je suis né ici, à Rosemont dans les années 1960. J’y ai passé une enfance délicieuse et sans soucis. Je n’ai jamais envié les gens qui habitaient à la campagne!
Quelle est la chose la plus cool que vous ayez faite jusqu’à présent cette année?
Je crois que ça a été de participer au tournage du film tiré de mon livre Paul à Québec. Voir des scènes que j’ai dessinées avec une simple plume prendre vie sur écran a été très émotif pour moi. L’équipe de tournage était formidable et tous les participants se sont donnés à 100 % lors de cette adaptation qui, j’espère, saura plaire à un large public. (Sortie en salles le 18 septembre 2015!)
Quel prochain grand coup planifiez-vous? Ma vie n’est pas tellement faite de grands coups! Je dessine seul à ma table durant des mois sans voir personne, c’est une vie quasi monastique! J’ai presque terminé mon prochain opus, Paul dans le nord. Une histoire qui se passe dans les années 1970 dans les Laurentides.
Quel rôle joue Montréal dans vos œuvres? La ville joue un rôle énorme. Je ne voyage pas beaucoup dans la vie; ma ville et mon quartier me suffisent. Mais j’adore illustrer ce qui m’entoure, avec parfois une précision assez maniaque. Je trouve Montréal magnifique et j’ai beaucoup de plaisir à illustrer mes coins préférés. Paul en appartement en est certainement l’exemple le plus criant. La ville y joue presque un rôle à elle seule. On y voit le Parc La Fontaine (et même Michel Tremblay qui écrit sur un banc), le lac aux Castors, le boulevard Saint-Laurent et quantité d’autres lieux.
Quelles sont certaines de vos boutiques de bédés préférées à Montréal? Planète BD sur la rue Saint-Denis et Librairie Monet au nord de la ville, deux librairies indépendantes, où l’on peut se faire conseiller et bavarder longuement de bandes dessinées avec les libraires. Il y a aussi la librairie Drawn and Quarterly sur la rue Bernard, où je trouve tous mes auteurs anglophones préférés.
Quel est votre meilleur souvenir montréalais? Je crois bien que ce sont mes descentes infernales en « bicycle Mustang » du haut du Mont-Royal, par la voie Camilien-Houde. Nous mettions toute notre énergie à nous rendre au sommet de la montagne et, ensuite, il y avait le signal de départ et nous tâchions de nous rendre en bas sans toucher à nos freins! Heureusement que ma mère n’était pas là pour voir ça.
Votre resto montréalais favori? Je suis assez fidèle à l’Express sur Saint-Denis, un endroit où un professeur de graphisme m’avait emmené dès son ouverture dans les années 1980. J’aime son menu simple de bistro qui ne change presque jamais. J’y vais pour la mousse de foie de volaille, le foie de veau et les cornichons.
Où allez-vous pour prendre un verre entre amis? À la Buvette Chez Simone, sur l’avenue du Parc. Là aussi, c’est un endroit sans flaflas, où la musique n’est pas trop forte et où l’on peut bavarder tranquillement entre amis.
Quelle est LA chose qu’un visiteur à Montréal ne devrait pas manquer? Ce n’est pas très « spectaculaire », mais le parc La Fontaine le soir, pendant la belle saison, est probablement pour moi l’endroit le plus poétique de cette ville. Il y a l’étang qui reluit sous la lune, des gens paisibles qui jouent de la musique, qui chantent ou qui s’embrassent dans la pénombre. Certains font des parties de pétanque, des mères promènent leurs enfants, d’autres raffinent leurs techniques de jonglerie. C’est calme, harmonieux et souvent magique, c’est un précieux îlot de paix où la vie semble aller un peu moins vite qu’ailleurs.
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